ZIQUE:


On attendait cela avec impatience! A force d’en parler, nos esprits de gens du continent commençaient à bouillonner à l’idée de pouvoir réaliser ce que nous proposait Matthieu (le papa du Black Minnow de chez Fiiish) c'est à dire, devenir insulaire le temps d’une nuit. Un trip vitesse grand V Audierne-Sein-Audierne avec pour interlude pêche, pêche, pêche et surf ! Que du bonheur !
Il n’en fallait pas moins pour que Sylvain et moi soyons excités comme deux pucelles préparant leur première sortie en boîte de nuit.

Sylvain s’était chargé de faire les courses, moi de récupérer une tente et le rendez-vous était donné à la maison pour charger la bagnole du strict nécessaire et faire route au Nord direction Audierne. Le point de départ sera la cale d’Audierne à 17h00. Nous partons donc avec suffisamment d’avance pour ne pas être à la bourre. C’était sans compter sur l’efficacité de vos deux serviteurs qui tout excités que nous étions avons trouvé le moyen de passer en plein centre de quimper, en pleine semaine, à l’heure de sortie des bureaux ! De suite, on prend 15 minutes de retard sur le planning mais on trouvera l’excuse d’avoir du prendre le temps d’acheter les 45 baguettes de pain nécessaires à nous garder en vie pendant 24 heures. C’est que la mer « Ca creuse » comme on dit chez nous et avec la bouffe on ne rigole pas !

17h05, le téléphone sonne, Mathieu au bout du fil "Vous êtes ou ?" Nous: 1ere réponse: "DTC"....2ème réponse:"on prend le pain et on arrive !" lol. Il nous donne l’itinéraire à suivre pour trouver le point de départ et c’est finalement à 17h15 que nous arrivons à bon port, pour d’ailleurs le quitter le plus vite possible.

 

Les salutations d’usage passées, on embarque le matos dans le Zeppelin 22VPRO sans oublier la bouffe et on dégage pour aller récupérer Benoît et Nico sur une cale plus loin parce qu’eux étaient plus à la bourre que nous. Nouvel embarquement de matos légèrement plus volumineux que le notre puisque leur objectif est de surfer une vague. Et pour surfer, comme vous pouvez l’imaginer il faut des planches. Une fois les 33 tonnes de matos chargées et tout le monde à bord, distribution de l’apéro, sortie du port et route pêche. Sein nous voilà !!!

La houle en sortie de port est longue et douce, le soleil est au beau fixe, pas un nuage à l’horizon. Bref, des conditions idéales pour une sortie de rêve. En attendant de rejoindre le premier spot, la première prise est réalisée par mes soins ! Bouffer des Curly à 25 nœuds relève quand même du challenge. Entre le sac qui se déchire, les Curlys qui volent, cela ressemble plus à un appâtage qu’à un apéro digne de ce nom mais dans le fond on s’en fout ! L’important ce sont les 18 heures qui vont suivre. 

Ca fait à peine 15 minutes que nous sommes sortis du port que les premières dérives s’enchainent. En lieu et place de bars se sont des morues qui ouvrent le bal. Mathieu ne cesse de répéter que nous sommes 20 minutes trop tard et que tout cela n’est la faute que de Benoit et Nico. Sylvain et moi on en profite, Mathieu a déjà oublié que nous n’avions pas non plus respecté le timing et au final toute la sortie sera marquée par les 20 minutes de retard de nos surfeurs.
Les premières morues montent au bateau et Benoit s’habille pour aller shooter les premiers clichés sous marins. Outre le fait d’être surfeur, comme on vous en a déjà parlé sur le Blog, il est aussi photographe et nous fera donc le plaisir de shooter une quantité hallucinante de photos. En même temps vous verrez qu’il y a de quoi faire !

Tout le monde prendra sur ces quelques dérives son quota de morues, et un bar sera mis au sec lui aussi. Les poissons s’enchainent et les casses à la touche aussi. La morue, pour ceux qui ne connaissent pas bien ce poisson, a une bouche assez bien dentée et qui plus est, orientée vers le bas. Une configuration qui laisse peu de chances aux fluoros trop légers. La sortie commence bien et nous voilà déjà contents de quitter le spot après avoir fait ce que nous ne faisons pas sur Lorient en une sortie. Le pied !

Cap sur un autre spot, mythique, le Raz de Sein. Mathieu nous emmène au cœur de la tourmente, pour essayer de faire des bars dans le jus. On comprend vite que les ligneurs de la pointe Bretagne ont un boulot plus que respectable quand on voit les conditions dans lesquelles nous pêchons et la météo du moment pour le moins clémente. On imagine ce que cela doit être quand les éléments ne sont pas aussi indulgents. D’ailleurs, en pêchant sur l’arrière du bateau, je vois arriver une vague qui va passer par-dessus le tableau et inonder le bateau de quelques 300 litres d’eau. Mon pantalon est mouillé jusqu’à mi-cuisse, le matos qui n’est pas en sac étanche, comme le sac de couchage de Nico, flotte au milieu du bateau, il faut donc bouger, ouvrir le vide-vite et vider le bateau histoire de ne plus pêcher les pieds dans une baignoire. Ca nous rappelle que la mer reste un danger permanent et qu’il ne faut pas faire n’importe quoi et la respecter.

Une fois le bateau remis au sec, on fait route sur une zone plus facile mais tout aussi battue par les flots entre Sein et le continent. On fera quelques bars dans les courants mais rien de bien gros, malgré nos efforts pour essayer de les trouver. Néanmoins on enchaine des poissons de 45-50 sans difficultés en pêchant à la volée derrière les roches affleurantes et tout ça dans un cadre à vous couper le souffle.

Mathieu ne se satisfaisant pas de si petits poissons souhaite nous emmener pêcher sur une zone ou on aura peut-être une chance de toucher de gros lieus. Le sondeur affiche 40 mètres, on sort donc les leurres qui vont bien et c’est partit pour une pêche sur les abysses. Sylvain et moi ne sommes pas vraiment des fanatiques de cette pêche lourde et profonde et encore moins quand on ne fait rien et que la zone est déserte. Sylvain arrivera quand même à ajouter une paire de couilles à un leurre qu’il trouvait de par sa couleur, un peu trop féminin !

Il est maintenant 21h00 et si on ne veut pas arriver dans le noir total à Sein, il est temps de partir et mettre le cap à l’ouest. Prochaine destination l’Ile de Sein. Nos esprits s’évadent, on sait qu’après Sein le prochain port c’est New-York City et rien que ça, ça nous fait rêver ! Whaaaa !

Une fois arrivés à bon port on décharge le bateau, on organise le matos, amarre le bateau pour le retrouver en bonne condition le lendemain et tels des mulets (pas le poisson mais la bête à 4 pattes) nous partons rejoindre notre lopin de terre pour la nuit. Montage des tentes, déballage des affaires et nos estomacs nous rappellent que l’heure du diner est déjà bien dépassée et qu’à défaut d’une table et des chaises de camping, il faut nous trouver une auberge pour engloutir les quelques kilos de victuailles que nous avons amené (Qui voit Sein voit sa Faim !)

C’est au port où nous avions vu un bar avec quelques âmes Seinanes en perdition que nous décidons d’aller faire escale pour le soir. Arrivés sur place le bar a fermé ses portes mais c’est sans compter sur la bande de morfales, qui bien décidés à faire ouvrir la taverne, vont frapper à la porte comme des brutes. Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour une bolée de cidre !

De cidre en fait il n’y en aura pas ! L’aimable tavernier nous ouvre et nous voilà servis après moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Les pintes s’entrechoquent et déjà les premières goulées rafraichissantes au bon jus de houblon nous caressent le gosier gentiment. Les quelques insulaires qui peuplent le bar s’envoient du Mojito par sauts entiers (je n’exagère pas) et l’ambiance est carrément sympa. Nous avons même l’autorisation de pique-niquer à la table du bar. Ya pas à dire, ils savent recevoir à Sein. C’est donc après 2 bonnes heures, le ventre bien rempli et les poches chargées de quelques grammes que nous sortons du Bar ou nous trouvons un couple qui avait quitté le bar une demi-heure avant en train de quasi-copuler sur le muret qui sépare la promenade du bassin du port. Le jeune mâle, en pleine montée de testostérone, ira même jusqu'à avoir des mots qui dans d’autres circonstances lui aurait valu d’avoir à se servir de sa carte Vitale de manière involontaire. N’étant pas là pour distribuer des gifles mais pour profiter du cadre, je pardonnai donc le pauvre malheureux non sans lui rappeler les règles de bonne conduite et la chance qu’il a que je ne sois pas en mode « Ramasses tes dents avec les doigts cassés, connard ! ». Ce petit interlude passé, nous allons voir le bateau et retournons ensuite au camp de base pour admirer le ciel étoilé et philosopher après cette belle soirée avant de nous coucher sans difficultés. On est un peu à l’étroit avec Sylvain dans une tente soit disant pour trois (enfin 3 nains surement) mais pour une nuit ca va le faire.

Le réveil est matinal et c’est à 07h00 que les fermetures éclairs des tentes sonnent l’orée d’une belle journée.

Pliage des tentes, prises de photos par notre artiste qui quitte le camp et qui oubli d’ailleurs qu’on est là pour pêcher et pas pour admirer le paysage ni pour acheter du terrain. On a déjà perdu 20 minutes la veille, il ne s’agirait pas d’en perdre plus aujourd’hui ! Mathieu, Sylvain et moi sommes prêts à lever le camp, quand nos deux surfeurs n’ont encore pas commencé à ranger. Nous faisons route inverse direction le port et allons préparer le bateau en attendant les retardataires. Arrivés sur le port, le paysage qui s’offre à nous est éblouissant et le lever du jour annonce avec ses couleurs une nouvelle journée de folie. Sylvain shoote quelques photos, on charge le bateau et on attaque le petit déjeuner « Brioche, Pâte à gros *, Banane » quand enfin déboulent nos deux joyeux lurons. Le petit déjeuner sera l’occasion pour « Flipper de Sein » de nous rendre une petite visite matinale. En effet un grand dauphin vient respirer à 50 cm du boudin et nous fait commencer la journée sous les meilleurs hospices.

Le frugal repas vite englouti nous sortons du port en laissant derrière nous cette île si belle et pleine de charme…Notre Far-West à la française.

Pour ma part, j’ai la tête comme un citron, je n’ai pas d’aspirine et je me dis que la journée va être dure. En même temps on a tous des gueules de mecs qui n’ont pas passé une super nuit mais qu’importe ; cap sur les spots de la veille ! Les dérives vont être aussi bonnes que celles d’hier mais les gros bars ne seront toujours pas au rendez-vous. On fait encore des morues, ce qui donnera l’opportunité à Sylvain de faire la Masta Morue de la sortie au Vis Shad 120  (il doit d’ailleurs encore bouffer de la brandade à l’heure ou j’écris ces quelques lignes !) et après ça on part tenter quelques dérives sur un spot pas encore pêché…La chaussée d’Ar Men !

Sur ce spot nous allons enchainer des bars entre 55 et 65. Enfin je dis « on » mais je ne ferai pas un bar. Je suis plus concentré sur mon mal de crane que sur les dérives et je ne serai donc que spectateur impuissant. Mathieu quant à lui nous montre encore une fois l’indiscutable efficacité du Black Minnow.

Il est l’heure après ça d’emmener nos deux compères sur leur Wave ! En nous approchant du spot tant recherché nous sommes accompagnés par un banc de grand dauphins qui ne nous lâcherons plus de la matinée. C’est tout simplement magnifique. 

Benoit se met à l’eau, on monte à la hâte de quoi pouvoir le tracter mais les essais s’avèrent infructueux et c’est rejoint par Nico qu’ils iront barboter sans aide mécanique et essayer de prendre des vagues qui ne sont pas des plus coopératives. Ils sont comblés et c’est le principal. Mathieu y va quand même de quelques conseils et j’en profite pour vous en livrer une partie en exclu « Fait gaffe y a un escadron de dauphins qui vient te sucer la raie ! ». Poésie quand tu nous tiens…

On passera donc une heure à attendre que ces messieurs s’amusent avant de les récupérer et repartir pêcher sur le spot qui nous avait rapporté les derniers poissons. Les dérives sont toutes aussi bonnes les unes que les autres et c’est l’heure avancée qui nous fera lever le camp. Mais avant de partir Sylvain prend un dernier bar pour la route.

Il s’agirait de ne pas rentrer trop tard puisque nous risquerions d’être bloqués par le seuil de la porte du bassin de la cale. C’est donc à une bonne vitesse de 25 Nœuds et des pointes à 39 nœuds que nous rentrerons à Audierne. On dépose les surfeurs et on rallie la cale en passant la porte du bassin sans encombre. L’eau est un peu basse et il nous faudra patienter 20 minutes avant de pouvoir remettre le bateau sur la remorque. Tout est plié, le bateau est clair, les bagnoles chargées et nous sommes prêts à repartir vers Lorient des images plein la tête.

Nous avons ramené 4 bars et 2 morues de cette escapade Seinane ou nous avons du faire une bonne centaine de poissons, toutes espèces confondues.
Des images inoubliables, du poisson en pagaille, une mer parfaite, un paysage de rêve, une virée sur les îles…On ne pouvait pas rêver mieux, alors on dit merci qui ? Merci Mathieu !
En tout cas on espère que vous aurez pris autant de plaisir à lire ce report que nous avons pris de plaisir à y être.

@+
Fx

 * autre nom donné au Nutella !